Longtemps considéré comme le meilleur du monde, le réseau routier français se dégrade à une vitesse vertigineuse. En cause, des routes nationales, départementales et communales de plus en plus mal entretenues, certaines étant même laissées à l’abandon. Selon un audit gouvernemental de 2018, la moitié du réseau routier national devrait être rénovée. Pourquoi nos routes sont-elles dans un tel état ? Que font l’État et les municipalités ? Et surtout, quels dangers encourent les automobilistes français ? Nids-de-poule, accotements effrités, chaussées trop étroites ou mal éclairées : aujourd’hui, nos routes peuvent se transformer en pièges, parfois mortels. Pour éviter de nouveaux drames, des associations se mobilisent partout en France, organisant des actions coups de poing dans les grandes villes pour interpeller les élus. Partout, les communes subissent la baisse des dotations de l’État. Ces aides, essentielles à l’entretien des routes, manquent cruellement, surtout en milieu rural. En Charente-Maritime, l’entretien des voiries relève du casse-tête : avec seulement 1 500 euros de budget annuel, certains maires ne peuvent rénover que quelques centaines de mètres, au détriment de la sécurité des automobilistes locaux. Faute de fonds et d’investissements suffisants, même nos routes nationales deviennent dangereuses. Dans l’Allier et la Saône-et-Loire, la RCEA en est l’exemple tragique : 15 000 véhicules par jour, deux voies sans séparation centrale, collisions frontales fréquentes. En dix ans, 130 morts sur cette route surnommée « route de la mort » par les routiers, pourtant promise à quatre voies à l’origine. Pour économiser, l’État n’a construit qu’un seul côté ! La brigade motorisée d’Yzeure (Allier) veille en permanence, traquant les chauffards sur ce tronçon meurtrier.